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Forêts assoiffées

11 Septembre 2018 , Rédigé par NoseDive

Bien peu de choses que ces forêts,

Mais combien grandes lorsque l'on regarde vers ces cimes altières

Qui du rien des graines ont créé une atmosphère, un sol, une terre.

Elles ont percé la surface et contemplent sans ombres la vérité, pure et entière,

Vivifiante et attirante.

Une fois arrivées à leurs faîtes, elles s'y complaisent, s'y congratulent et heureuses, s'arrêtent,

Attendant toujours plus du ciel.

 

Sont-elles repues ?

Non, sans doute, on ne l'est jamais de vérité.

Simplement : elles dominent, alors pourquoi aller plus loin ?

Bien plus, elles surplombent et écrasent,

Tirant de là une puissante jouissance.

Dominer : n'est ce pas se pencher et regarder de bien haut

Ce qui tente de bien bas d'aller un peu plus haut ?

 

"Hautes cimes, vous masquez le soleil

Vous cachez la lumière."

Arbrisseaux, buissons, jeunes plants...

Affaiblis, asphyxiés, où iront-ils ?

Certains s'accrochent et entrent dans la lutte.

On en voit des fins, frêles et fragiles, se glissant entre les mastodontes,

Assoiffés, desséchés, ils meurent alors qu'ils ont tout à découvrir...

 

Certains renoncent et forment de larges masses rampant au ras du sol,

Rejoignant rongeurs enragés et, âgés, ils meurent sans rien connaître de vérité.

 

D'autres, sages, se fondent, se fortifient, mettant à profit le peu qu'ils discernent

Pour renforcer leur base et poser une croissance saine.

 

Mais voilà que le bien-aimé bûcheron, jaugeant les cimes,

Brandit sa machine et dans l'espace de quelques heures,

Tout est débité, il n'y a plus que souches et racines.

 

Quelle aubaine !

Réactions mitigées...

Certains, écrasés par la lumière, préfèrent revenir à la terre.

D'autres, éblouis mais illuminés, se sentent pousser des ailes,

Les voilà grands, puissants... dominants, faussement éternels,

 

Cette histoire serait sans fin si le juge-bûcheron, terrible sélection,

Ne mettait fin à cette logique, bouleversant les pratiques.

 

Seuls les plus vénérables, grands, souvent imparfaits, branches pendantes,

Dévoreurs d'écriteaux,

Survivent en laissant ces mots : "peu importe l'écorce, l'âme la détermine,

Elle est source de tout et force de l'avenir.

En privilégiant la forme, l'enveloppe néglige le cœur,

Entrainant une beauté qui n'a que d'extérieur.

Voilà pourquoi l'homme-juge fait tomber l'arbre qui n'a que trop joué avec la vérité,

Cette splendeur féminine."

 

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